Mercredi des Cendres, un nouveau Carême commence. L’Église entière, collectivement, entreprend son pèlerinage annuel de conversion, et chacun d’entre nous sera reconduit au plus profond de son cœur. Nous allons marcher avec Jésus jusqu’à la croix, jusqu’au matin de Pâques qui donnera son sens à la croix. D’année en année, de carême en carême, Dieu nous conduira plus loin dans la connaissance de sa miséricorde. Nous découvrirons peu à peu jusqu’où va son pardon, et en quoi nous sommes pécheurs.
Arrive-t-il que certaines années l’urgence de conversion soit plus grande ? Disons que les défis se font parfois plus nets. Par exemple, nous ne parlions guère de « conversion écologique » avant l’encyclique Laudato si’. Ou bien, évidemment, nous porterons cette année jusqu’à la croix de Jésus l’ampleur du drame qu’a révélé la CIASE. Ou encore : l’actualité politique et sociale nous impose certaines années un surcroît d’intelligence et d’esprit de justice. Etc. Voilà, entre autres choses, de quoi charger nos sacs pour la route vers Pâques.
Il y a les pèlerins sur la route, et il y a les lieux-sources où s’arrêtent les pèlerins. Le Châtelard en est un. Fraîchement arrivé dans la maison, je commence à découvrir le genre de visiteurs qu’on y reçoit. Quelquefois déjà j’ai été invité dans le secret des cœurs, là où s’opère la conversion. Delphine, Béatrice, Darius, Emma, Christine, Emeric…, merci d’avoir posé votre sac quelques instants à mes côtés ; et merci de m’emmener avec vous sur le chemin, toujours plus loin.
Miguel ROLAND-GOSSELIN sj